Les lettres du cercle de Luroma

Ces lettres n'ont qu'un but : t'aider à trouver le courage de vivre ta vie plutôt que celle d'un autre.

Comme toi si tu es là, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Elles sont d’abord un travail d’introspection personnelle où mes pensées se transforment en actions concrètes.


Et j'écris des lettres, pas une newsletter pour pouvoir les donner à mes futurs enfants. Mais je crois qu'elles peuvent aussi t'être utiles.


Lettre #8 - Mentir ou voler : (parfois) la chose nécessaire à faire ?

Arrête de voir le monde en noir ou blanc. Le monde est gris.


Les grands propriétaires terriens, auxquels un soulèvement fera perdre leurs terres, et qui ont accès aux leçons de l'histoire, ont des yeux pour lire et reconnaître cette grande vérité :

1. « Lorsque la propriété est accumulée dans un trop petit nombre de mains, elle est enlevée. »

Et cette autre vérité :

2. « Lorsqu'une majorité a faim et froid, elle prendra par la force ce dont elle a besoin… »

Et cette autre encore, cette petite vérité criante, qui résonne à travers toute l'Histoire :

3. « La répression n'a pour effet que d'affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s'exerce et de cimenter leur solidarité... »

Cette leçon historique nous enseigne que lorsque les besoins essentiels d'une majorité sont ignorés, cette majorité, affamée et désespérée, finira par prendre par la force ce dont elle a besoin pour survivre.


C'est une vérité universelle, observable dans des contextes variés – de l'Égypte lors du Printemps arabe de 2011 à la crise des Gilets Jaunes en France en 2019.


Cela nous amène à une autre vérité fondamentale : « La répression n'a pour effet que d'affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s'exerce et de cimenter leur solidarité. »


Encore une fois, le contexte l'emporte sur les principes.


Quand les gens sont poussés dans leurs retranchements, ils sont forcés de prendre des mesures qui, dans un autre contexte, paraîtraient extrêmes.


Un homme qui n’a plus rien à perdre est extrêmement dangereux. Il est prêt à perdre la vie plutôt que continuer dans la voie dans laquelle il est.


Dans ma dernière lettre, je t'ai parlé de l'importance de l'intention dans tes idées et comment la vie que tu choisis sera façonnée par les problèmes que tu cherches à résoudre.


Aujourd'hui, j'aimerais approfondir cette idée en te montrant comment rien n'existe sans comprendre les causes et le contexte sous-jacent.


En d’autres termes : le contexte prévaut toujours sur les principes.


Le contexte prévaut toujours sur les principes.

Pour protéger sa famille un Homme sensé préférera voler de la nourriture plutôt que de voir ses enfants mourir de faim.


Parfois mentir est un mal nécessaire.


Parfois voler est un mal nécessaire.


Tu te demandes peut-être pourquoi, en tant que lecteur assidu de mes lettres, tu trouves ici un discours qui semble contredire mes précédents conseils sur l'honnêteté.


C'est là un paradoxe de la condition humaine : parfois, les circonstances exigent que nous agissions contre nos principes établis.


Laisse-moi te donner des exemples :

  • Durant la Seconde Guerre Mondiale, aurait-il été justifiable de mentir pour cacher des Juifs persécutés, même si cela allait à l'encontre des lois et de la vérité ?
  • Serait-il acceptable de voler de la nourriture ou des ressources essentielles si ta survie était en jeu ?
  • Et considère le célèbre dilemme du tramway : serais-tu prêt à causer un mal pour en prévenir un plus grand, comme écraser une personne pour en sauver six ?

Parfois les “mauvaises actions” deviennent bonnes lorsque les intentions sont justes.


Ces questions ne sont pas faciles et leurs réponses ne sont pas noires ou blanches.


Elles te poussent à réfléchir sur l'importance du contexte dans l'évaluation de ce qui est "bien" ou "mal".


Dans certaines situations, les actions que nous considérons normalement comme immorales peuvent devenir des choix nécessaires, des moindres maux face à des circonstances extraordinaires.


Mon point est le suivant : sans contexte, il n’est pas possible de juger le bien-fondé ou le mal fondé d’une action.

Aujourd’hui, nous avons supprimé une grande partie de notre Histoire des livres pour honte ou par oubli.


Prenons l'exemple de la colonisation française en Indochine et en Algérie.


En tant que Français, on pourrait avoir l'impression de porter le fardeau de l'agresseur.


Cependant, l'Histoire est rarement unidimensionnelle.


Revenons sur les colonies :


1. Les pays colonisés ont pu tirer avantage de la présence européenne.


L’ensemble des lignes de chemin de fer d’Afrique remonte de près ou de loin à la présence anglaise ou française dans ces territoires.


Les colons ont amené une certaine aisance et la modernité.


Et les colonies ont d’ailleurs plus coûté en investissement que l’argent qu’elles ont rapporté.


Et les Vietnamiens postcommunisme ont largement plus souffert qu’au temps des colons.


Le protectorat français a été une période de grande prospérité pour les colons sur place mais également pour les Vietnamiens.


L'Histoire coloniale n'est pas simplement une histoire de colonisateurs "méchants" et de pays colonisés "victimes".


Il y a des nuances et des complexités à chaque chapitre de notre passé.


2. La vision biaisée des colons.


Les colons ont réellement pensé aidé les populations colonisées.


Ils ne sont pas arrivés là uniquement pour profiter de la région.


Et avoir plusieurs mois de traversées et aller aussi loin à cette époque était toute une aventure.


S’aventurer dans la jungle sans carte, sans internet et sans technologies modernes, ça nécessitait du courage.


Beaucoup ne sont jamais revenus.


N’oublie pas que même si tout n’était pas tout rose. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Parfois à vouloir le bien, on finit par faire le mal.


Pourquoi est-ce si difficile ?

Il est souvent plus facile de catégoriser les gens et les comportements pour simplifier notre compréhension du monde.


Imaginons que je te dise : "Il est raciste, et les racistes, c'est mal."


Pour toi, c'est simple : chaque raciste tombe dans la case "Méchant", te permettant de raisonner sans dissonance cognitive.


Le paradoxe des actions contradictoires.


Cependant, la complexité survient lorsque les actions d'une personne défient nos catégorisations simplistes.


Par exemple, si je te dis qu'une personne raciste a sauvé une femme d'un viol dans le métro, et que l'agresseur est issu de l'immigration, soudainement, tu es confronté à une situation où tu dois réévaluer ta hiérarchie du bien et du mal.


Défier les stéréotypes.

Prenons l'exemple de Sofiane.


Si tu penses que les jeunes de cité sont des délinquants et que je te dis que Sofiane vient d’une ville à la périphérie de Lille, inconsciemment tu viens d’imaginer un profil type.


Tu vas lui attribuer le stéréotype du “jeune maghrébin de cité”.


Maintenant, imagine que Sofiane a fait le conservatoire, qu’il aime la musique classique mais également le rap.


Imagine que son métier soit d’être pianiste et qu’il est reconnu à l’international.


D’un seul coup, ça devient difficile à catégoriser, de le mettre dans une case.


Refuser d’être mis dans une case.

Ce qui nous amène à nous demander : que deviennent les clichés lorsque les personnes refusent d'être enfermées dans des cases ?


Cette question souligne l'importance de voir au-delà des étiquettes simplistes et de reconnaître la richesse et la diversité des expériences humaines.


L’erreur des féminismes et de la gauche. La droite ne fait pas mieux.

Et c’est là toute l’erreur du féminisme et de la gauche ces dernières années.


Ils hypersimplifient des problèmes complexes à des causes uniques et simplistes.


En voici quelques exemples :

  • Les inégalités salariales : la faute au patriarcat et à la masculinité toxique qu’il faudrait complètement supprimer.
  • La pauvreté : la faute des superriches qu’il faudrait taxer.

La droite ne fait pas mieux que la gauche.


De son côté, la droite politique adopte également une approche réductrice en matière de problèmes sociaux.


Un cas évident est la tendance à lier l'insécurité principalement à l'immigration, suggérant que la solution réside dans un contrôle renforcé des flux migratoires, sans prendre en compte la complexité du phénomène.


Et tout ça empêche de prendre de la hauteur sur les problèmes.


Quand l’amalgame est nécessaire pour raisonner.

Bien entendu, pour conceptualiser, tu as besoin d’amalgame.


Pour concevoir, il faut pouvoir réfléchir un ensemble.


Il faut donc mentir sur les aspérités.


Un concept est un mensonge.


Par exemple :

  • Si je te parle de feuilles d’arbre, tu imagines une feuille type.
  • Si je te parle de voiture, tu imagines une voiture type.
  • Si je te parle de famine, tu imagines des gens mourant de faim.

Tu pourrais me répondre que chaque feuille ou chaque voiture est unique.


Tout comme, une famine n'est jamais identique à une autre.


Ça serait vrai mais cela ne permet pas de faire grand-chose avec l’information.

"Le mensonge est nécessaire pour penser." Nietsche

Ainsi pour rendre un concept concret, il est obligatoire de faire des amalgames.


Et tu pourras dire qu’il y a un tas de feuille au fond du jardin.


Le concept de feuille oublie les différences singulières d'une feuille par rapport à une autre pour réfléchir un concept global de feuille. Un archétype de feuille.


Comme si cet archétype représentait toutes les feuilles sans réellement ressembler à aucune feuille.


Toutes les feuilles sont différentes mais on accepte le mensonge/concept de feuille pour réfléchir aux feuilles dans leur ensemble.


Un concept permet de réfléchir et s'intéresse donc aux similitudes plutôt qu'aux différences.


Et normalement après tout ça, tu es perdu.


Tu te dis que le contexte prime sur les principes, tu te dis qu’il ne faut pas hypersimplifier mais tu te dis que l’amalgame est nécessaire.


Alors comment faire dans la pratique ? Voici 6 règles à suivre pour t’y retrouver.

1. Commencer par vulgariser. Hypersimplifier.


Commence par te forger une opinion en utilisant les images et les amalgames.


Ce n’est pas grave.


Quand tu apprends les mathématiques, tu débutes avec des concepts simples comme 2 + 2 avant de s'attaquer aux dérivés.


Tout commence par un début.


L’important c’est de commencer à se forger une opinion.


Tu pourras l’ajuster par la suite.


Essaie par exemple avec les questions suivantes :

  • Que faudrait-il faire pour réduire le chômage ?
  • Comment améliorer le système de santé en France ?
  • Comment réduire le sentiment d’insécurité ?

Et si tu commences par répondre par des lieux communs ce n’est pas important.


Dire par exemple, il faut réduire les charges par réduire le chômage ou réduire l’immigration pour la sécurité ça te permet de commencer.


N’oublie pas que pour raisonner, tu as besoin de lieux communs comme le concept de feuille ou de voiture.


2. Affiner ses connaissances avec le temps.


Dans un second temps, prends le temps d’améliorer tes connaissances.


De réfléchir à deux fois avant de sortir des causes hypersimplifiées.


Comme l’explique si bien Jordan Peterson, si tu prends le concept de pauvreté, réduire la pauvreté implique de trouver des causes multiples.


Je te citerai son livre “Les 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre.”

Il existe de nombreuses raisons par exemple pour lesquelles les gens sont pauvres. Le manque d'argent est la cause évidente mais cette évidence hypothétique fait partie du problème de l'idéologie.

On peut ajouter le manque d'éducation, les familles brisées, les quartiers criblés de criminalité, l'alcoolisme, la toxicomanie, la maladie mentale, l'absence de plan de vie, un changement économique, la disparition de domaines entiers, la faible créativité, le manque d'intérêt pour l'entrepreneuriat, le manque d'encouragement.

Chacun d'eux nécessite une réponse différente et complexe (et cela en supposant qu'il existe une solution). Comme l'idéologue peut se placer du côté moralement correct de l'équation sans aucun effort véritable de validité. Il est beaucoup plus facile et plus immédiatement gratifiant de réduire le problème à quelque chose de simple et de l'accompagner d'un malfaiteur, auquel on peut s'opposer moralement. Jordan Peterson

Comprendre la complexité des problèmes te permettra d’être plus modéré dans ses opinions.

Ainsi, commence simple puis au fur et à mesure, affine tes connaissances du sujet pour intégrer les subtilités.


3. Rester ouvert aux idées qui vont contre tes croyances.


Pars du principe que tu peux apprendre même si tu n’es pas d’accord.


C’est être sur la pente ascendante.


Rien n’est figé dans le marbre.


Lorsque tu étais enfant, tu croyais probablement au Père Noël et avec l’âge tu as arrêté d’y croire.


Je croyais qu’avoir un bon travail allait me donner assez d’argent pour être libre et je me suis aperçu que ce n’est pas vrai.


Quand tu as 15 ans, tu t’imagines que ton premier rapport sexuel sera magique puis avec l’âge tu t’aperçois que ça ne ressemble en rien à ce que tu peux connaître actuellement.


Tu as peut-être des idées que tu crois profondément ancrées en toi et tu t’apercevras que les certitudes n’existent pas.


Tout est question de zoom et de dézoom.


4. Ne pas oublier que le contexte prévaut sur les principes.


Je ne te le répéterai jamais assez mais il est impossible d’avoir une vision complète des choses sans prendre le temps de comprendre le contexte.


La justice l’a d’ailleurs intégré avec le concept de circonstances atténuantes et aggravantes.


On ne condamne pas pareil le meurtre lors d’une légitime défense que le meurtre commis de sans-froid d’une personne désarmée.


Si tu ne dois retenir qu’une chose de la lettre, ça doit être cela : le contexte prévaut sur les principes.


5. Valorise ton opinion par ton histoire personnelle mais reste ouvert au changement par les données factuelles.


As-tu déjà éprouvé une sensation de malaise, ressenti ton estomac se resserrer alors qu’on te mettait dans une position délicate ?


Par exemple ce vendeur qui te force la main afin que tu achètes son produit.


Fais-toi confiance.


Prenons l'exemple de l'Australie qui a pris la décision d'éliminer des chats pour protéger les espèces d'oiseaux.


Les propriétaires de chats, comme Monsieur et Madame Dupont, pourraient se sentir injustement visés car ils aiment leur animal.


Si tu sens qu’au fond de toi, que quelque chose cloche face à une situation, il est probable que tu aies raison de te questionner.


N'accepte pas que quelqu'un d'autre définisse ce qui est juste ou non pour toi à travers son propre prisme.


Personne n’a eu ton passé et ton histoire personnelle.


Ils ne peuvent logiquement pas arriver aux mêmes conclusions que toi.


Défends et valorise ton opinion personnelle.


Seules les données (c’est-à-dire les faits) doivent pouvoir te faire changer d’avis.


Ainsi dans un débat de faits, la donnée est reine.


Dans un combat d’opinions, ton histoire prime.


6. Traite le mal à la racine : résous les causes et pas les conséquences.


Quand tu t’empiffres de 25 crêpes au Nutello alors que tu aurais dû t'arrêter à la 3ème et que tu vomis toute la nuit, tu ne te trompes pas sur la cause : tu sais que c'est ton excès qui t'a rendu malade, et non un virus.


Tu fais directement le lien entre les causes et les conséquences.


De même, les fumeurs d'aujourd'hui sont conscients des effets nocifs du tabac sur la santé, mais beaucoup attendent malheureusement des signes alarmants, comme un cancer, pour envisager d'arrêter.


Souvent, nous modifions notre comportement seulement quand il est trop tard, en traitant les conséquences plutôt que les causes de nos actes nocifs.


On est en train de collectivement faire la même erreur avec le changement climatique.


Pour être un individu réfléchi et raisonnable, il est crucial de s'attaquer aux causes des problèmes plutôt qu'à leurs conséquences.


N’attends pas une crise cardiaque pour commencer à faire de l'exercice, n’attends pas la veille d'un examen pour réviser, et n’attends pas la fin de tes études pour te lancer dans l'entrepreneuriat.


En anticipant et en agissant de manière proactive, tu peux éviter bien des difficultés et contribuer positivement à ton environnement et à la société.


Ce qu’il faut retenir

Faire preuve de tolérance et d’ouverture d’esprit te sauvera.

Mais la chose la plus importante est de faire preuve de réflexion.


Il est facile de juger rapidement mais le monde est complexe et les causes sont multiples.


S’il te plaît, ne rentre pas dans cette facilité de juger trop facilement.


C’est la voie des faibles, ceux qui condamnent sans savoir, ceux qui exterminent des peuples pour cause de différence.


Ce qu’il faut éviter

Ne sois pas dans la réaction mais plutôt dans la réflexion.


Cela te sauvera de bien de situations. Et cela te permet de te démarquer directement.


Dans une armée de gogoles, à celui qui criera le plus fort, le sage est celui qui apprend à rester dans le silence.


Ce qu’il faut faire : Applique les 6 étapes

Et tu transformeras bien plus rapidement ta vie que tu peux l’imaginer.


Tu te retrouveras parmi le top 1%.


En intégrant cette tolérance, en comprenant que le contexte prévaut sur les principes, tu choisis d’être sur la pente ascendante et de monter les marches 4 à 4.


Continue ainsi et tu récolteras très vite les fruits des graines que tu plantes au quotidien dans ta nouvelle vie, la tienne, pas celle d’un autre.


Et si tu ne me connais pas, salut, moi c'est Romaric.


Je suis un ex-banquier d’affaires qui a quitté son job pour vivre du web. Aujourd’hui, je vis en écrivant des trucs sur Internet.


Je suis comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Le but : me permettre de vivre ma vie plutôt que celle d’un autre.