Les lettres du cercle de Luroma
Ces lettres n'ont qu'un but : t'aider à trouver le courage de vivre ta vie plutôt que celle d'un autre.
Comme toi si tu es là, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.
Elles sont d’abord un travail d’introspection personnelle où mes pensées se transforment en actions concrètes.
Et j'écris des lettres, pas une newsletter pour pouvoir les donner à mes futurs enfants. Mais je crois qu'elles peuvent aussi t'être utiles.
Lettre #24 - Aller à l’opposé des autres et créer de la stabilité et de l’anti-fragilité.
S’inspirer de la nature pour créer un cercle vertueux pour son business.
As-tu déjà observé comment fonctionne une forêt ?
À première vue, on ne voit pas grand-chose.
On ne voit pas la vie qui grouille dans chaque cm2.
Nous ne pouvons observer que les arbres ou presque. Certains immenses, d'autres plus petits.
En y prêtant plus attention, on arrive à observer quelques animaux.
Des oiseaux qui nichent dans les branches. Des insectes qui grouillent au sol.
Pourtant, c’est l’arbre qui cache la forêt. Ce n’est rien et cela ne représente que le sommet de l’iceberg.
Le véritable miracle se passe sous terre.
Sous le sol de la forêt se cache un réseau complexe, invisible à l'œil nu. La présence de milliards de filaments microscopiques, de champignons s’étendant sous terre, forme une toile vivante qui relie chaque arbre, chaque plante, chaque racine qu'on appelle le "Wood Wide Web".
À travers ce réseau, les arbres partagent leurs ressources. Si nous pouvions voir ce qu’il se passe, nous verrions :
Mais ce n’est pas tout, au-dessus de cette toile souterraine, un ballet aérien se joue.
Les abeilles volent de fleur en fleur, transformant le nectar en miel tout en assurant la reproduction des plantes. Sans le savoir, elles sont le lien vital qui permet à la forêt de se régénérer.
C’est une interdépendance fascinante et chaque fin est un nouveau début.
Même les catastrophes apparentes font partie du cycle.
Les feux de forêt, aussi destructeurs qu'ils paraissent, sont essentiels.
Les cendres enrichissent le sol en minéraux. La chaleur fait éclore certaines graines qui dormaient. L'espace libéré permet à de nouvelles espèces de prospérer.
Ce qui semblait être une fin devient un nouveau départ, une réinvention.
Dans cet écosystème parfait, chaque élément joue un rôle précis mais dépend également des autres.
Et le plus fascinant : ce système n'a pas été conçu et s'est développé naturellement.
Chaque élément trouve sa place, crée des synergies avec les autres.
Rien n'est perdu, tout se transforme.
Si un maillon faiblit, c'est tout l'écosystème qui en souffre.
Une forêt n'est pas une collection d'arbres mais bel et bien une communauté vivante.
Mais cet équilibre naturel n'est pas qu'un spectacle fascinant. C'est un exemple à suivre pour nos propres ambitions.
Comme une forêt, le succès durable ne vient pas d'un élément isolé, mais d'un écosystème où chaque projet nourrit l'ensemble.
On doit s’en inspirer.
Le problème n'est pas tant de ne pas créer d'écosystème - après tout, on peut réussir avec un projet unique. Et ce projet isolé peut tout à fait survivre, certes.
Mais, ce dernier reste fragile, exposé aux aléas et sans le soutien d'un réseau pour l'aider à prospérer.
Reprenons notre forêt : imagine un arbre isolé dans une plaine.
Et c’est exactement ce qui t’arrive quand tu mets tous tes œufs dans le même panier.
Il vaut mieux avoir 10 sources de revenus à 1 000€ qu'une seule source à 10 000€.
Et ce n'est pas qu'une question de diversification mais bel et bien une question d'anti-fragilité.
Mais à la limite, il est possible de s’accommoder de ces problèmes si tu construis ton business avec des fondations solides.
Non le pire dans tout ça, c'est l'opportunité manquée de créer des synergies naturelles :
C'est comme avoir tous les ingrédients d'une forêt luxuriante, mais se contenter de faire pousser un seul arbre.
Alors pourquoi tout le monde ne crée pas des écosystèmes ?
Créer un écosystème demande une vision différente du business traditionnel.
La difficulté ne vient pas tant de la complexité technique que de notre façon de penser.
L'investissement initial est conséquent car créer un écosystème demande bien plus qu'un projet unique.
C'est comme planter une forêt plutôt qu'un arbre - l'effort initial est bien plus important. Par contre, le retour est exponentiellement plus grand.
Qu’est-ce qui nous empêche de créer des écosystèmes ?
1. La première barrière est mentale
Notre éducation nous a formatés à la spécialisation.
On nous parle constamment de niche, de focus.
Mais la nature nous montre que la vraie force réside dans la diversité interconnectée. Se spécialiser ne signifie pas se limiter à un domaine, mais exceller dans sa façon de faire, peu importe le secteur.
2. La deuxième barrière est pratique
Certains diraient que créer un business est déjà assez complexe pour se rajouter encore des contraintes.
Pourtant ce type de pensée nous limite profondément car les synergies sont le plus grand vecteur de création de valeur.
Voir les connexions invisibles entre les projets et accepter que certaines branches ne portent pas de fruits immédiatement permet d’emmener un business beaucoup plus loin.
Mais effectivement, il faut investir de l'énergie dans des relations entre des variables qui ne semblent pas rentables tout de suite.
3. La dernière barrière est émotionnelle
On a peur de se disperser et on craint de perdre le contrôle.
C’est vrai qu’on ne peut pas nier la complexité de monter plusieurs projets en même temps.
Mais regardons autour de nous : Elon Musk arrive à gérer 6 entreprises valorisées plus d’un milliard de dollars tout en aidant Trump dans sa campagne pour la présidence.
La capacité à gérer des projets aussi diversifiés que l’espace et les voitures électriques, prouve que la complexité est gérable avec une vision claire.
Si d'autres ont réussi à cultiver leurs jardins, c'est que c'est possible.
Il s'agit simplement de commencer petit et de laisser l'écosystème grandir naturellement.
Que faut-il pour outrepasser ces difficultés ?
Il suffit d’accepter que certaines branches ne portent pas de fruits immédiatement, que les connexions les plus précieuses sont souvent invisibles au début et que le contrôle total est une illusion
La patience est évidemment essentielle comme une forêt qui met des années à s'établir.
Mais c'est justement cette difficulté qui crée l'opportunité.
Peu de gens sont prêts à faire l'effort de créer des écosystèmes - ce qui les rend d'autant plus précieux quand ils existent.
Comment je réfléchis à mon propre écosystème ?
Laisse-moi te montrer comment j'ai construit mon propre "Wood Wide Web".
Tout commence par une racine principale : un site de finance pour guider les étudiants vers le M&A. En parallèle, je sous-traite pour les boutiques M&A du travail de production.
Ainsi, comme dans une forêt, cette première pousse a créé les conditions pour que d'autres se développent.
Les étudiants formés deviennent des potentielles recrues pour les boutiques M&A à qui je peux les recommander.
Ces boutiques, en retour, offrent des stages à ces nouveaux talents. Je peux mettre les deux en relation pour augmenter ma valeur perçue auprès des étudiants et des boutiques.
Mais ce n’est pas tout, mon site de finance consiste à créer du trafic sur internet.
C’est donc duplicable dans d’autres niches ce qu’on a fait sur l’art, sur les cabinets de kiné.
Et d’autres niches sont en cours de création/duplication.
Maintenant, on peut tout imaginer pour les prochaines branches de l’arbre.
Par exemple, les kinésithérapeutes pourraient chercher à investir leur épargne.
Or avec l’expertise « finance », il serait facile de créer des projets Private Equity financés par ces derniers.
Ou bien, il serait possible de mettre en relation les kinés avec des vendeurs d’objets d’art qu’on aurait préalablement sélectionnés.
Chaque nouveau "projet-arbre" enrichit le sol pour les suivants.
Comme le mycélium qui connecte les arbres sous terre, les connexions invisibles entre ces projets créent un réseau de valeur où :
Et comme dans une forêt après un incendie, même les échecs apparents peuvent fertiliser le sol pour de nouvelles opportunités.
Comment faire dans la pratique ?
1. Identifie le cœur de ton écosystème en te concentrant sur cette force initiale qui lui a permis de démarrer
Avant de te lancer dans la création d'un écosystème complexe, tu dois d'abord identifier et renforcer ton activité principale.
Elle doit non seulement être stable, mais aussi difficile à copier par la concurrence. Identifie ce que tu fais mieux que personne.
C'est comme le tronc de ton arbre - il doit être solide avant de pouvoir supporter des branches.
Trouve ta "vache à lait".
Qu'est-ce qui marche vraiment bien dans ton activité ? Quelle partie de ton business génère des revenus stables et prévisibles ?
C'est ce cœur qui va nourrir le reste de ton écosystème.
Si tu n'as pas encore cette base solide, c'est là qu'il faut concentrer tes efforts.
Un écosystème fragilisé par des fondations instables ne tient pas dans la durée.
Comprends ce qui marche et surtout pourquoi ça marche
La réponse à ces questions te donnera la clé pour répliquer ton succès.
Optimise avant d'étendre.
Une fois que tu as identifié ce qui fonctionne, la tentation est grande de passer tout de suite à autre chose.
Disclaimer : c’est une erreur.
La vraie opportunité est souvent dans l'optimisation de l'existant :
2. Commence petit mais pense grand avec une vision à long terme
Ne laisse pas tes rêves d'empire t'empêcher de commencer.
Même Musk a commencé par quelque chose (dans son cas par une map interactive). L'important est de démarrer, mais de démarrer intelligemment, c’est-à-dire en choisissant ton premier angle d'attaque.
Identifie la synergie la plus évidente, celle qui demande le moins d'effort pour le plus d'impact.
Si ton activité principale est le SEO, une synergie évidente pourrait être la création de contenu pour d'autres niches similaires, utilisant la même expertise et les mêmes outils.
Je m’explique.
Peu importe ton industrie, tu résous des problèmes.
Est-ce que ces problèmes pourraient être résolus dans un domaine adjacent ? Est-ce que tu pourrais aborder ce problème différemment ?
C'est comme planter ta première graine à l'endroit le plus fertile. Mais ne te disperse pas.
Concentre-toi sur une seule connexion :
Teste à petite échelle.
Avant de déployer en grand, valide tes hypothèses.
Documente tout car chaque test est une leçon précieuse.
Par exemple, lance une version pilote d’un nouveau service à un groupe restreint de clients pour recueillir des retours avant un déploiement global.
C’est ce que j’ai fait avant de créer la formation, j’ai d’abord commencé avec des étudiants en coaching pour connaître leurs problèmes.
Garde les yeux sur l'horizon. Même si tu commences petit, ta vision doit être claire.
Cette première expansion réussie servira de preuve de concept. Elle te donnera la confiance et les apprentissages nécessaires pour les étapes suivantes.
3. Construis des ponts et des interconnexions pour maximiser les synergies entre tes projets
Ne te contente pas de juxtaposer des projets.
Crée de véritables connexions qui transforment une collection d'activités en un écosystème vivant.
Mutualise intelligemment en identifiant ce qui peut être partagé.
Un problème fréquent dans les écosystèmes est la duplication des efforts.
Pour l’éviter, centralise les ressources et les outils partagés pour tous les projets.
Crée des boucles vertueuses : chaque partie doit enrichir les autres mais prends soin d’éliminer les frictions
Chaque synergie réussie réduit le coût d’acquisition de clients et augmente leur valeur à vie.
Par exemple, un client satisfait de ton service A peut naturellement être converti au service B.
Comme dans une forêt où chaque élément soutient les autres, ton écosystème doit devenir un organisme où la collaboration est naturelle, l'information circule librement et la croissance de l'un profite à tous.
4. Renforce la confiance et les collaborations durables pour créer un cercle vertueux
Commence par les fondations : la confiance est le ciment de ton écosystème.
La confiance se traduit aussi par l’autonomie : les acteurs de ton écosystème doivent se sentir libres d’expérimenter et de proposer des idées qui enrichissent l’ensemble.
Prépare le futur car ton écosystème doit pouvoir fonctionner sans toi, s'adapter aux changements et saisir de nouvelles opportunités.
La patience n'est pas de l'inaction - c'est donner à ton écosystème le temps de se renforcer naturellement, tout en le guidant dans la bonne direction.
Comme une forêt qui met des années à atteindre sa maturité, ton écosystème a besoin de temps pour se développer pleinement.
5. Encourage l’autonomie pour t’assurer de la pérennité et de la résilience de ton écosystème
Comme une colonie d'abeilles ou de fourmis, ton écosystème doit pouvoir fonctionner même si une partie faiblit.
C'est le principe des systèmes fédéraux : l'autonomie des parties renforce l'ensemble.
Construis l'autonomie et encourage l'innovation décentralisée comme dans une ruche :
Encourage un système où les leçons apprises par une branche de l’écosystème sont diffusées à toutes les autres, pour que l’ensemble progresse plus vite.
Réduis les dépendances critiques.
Un écosystème résilient est conçu pour s’adapter aux changements.
Assure-toi que les connexions établies sont suffisamment flexibles pour évoluer en cas de besoin.
Un système modulaire permet de continuer à fonctionner même si un élément devient défaillant.
Cela garantit que ton écosystème ne repose jamais entièrement sur un seul pilier.
Le but n'est pas de tout contrôler, mais de créer un système qui s'autorégule et s'améliore naturellement, comme une colonie bien organisée.
Crée une culture commune où chacun comprend que son succès dépend aussi de celui des autres.
Cette mentalité d’interdépendance renforce la collaboration et la pérennité de l’écosystème.
Ce qu’il faut retenir
La patience et la vision sont les clés : ce sont elles qui transforment une simple graine en un écosystème vivant, capable de résister aux tempêtes et de s’adapter aux changements.
Comme une forêt qui grandit naturellement, un écosystème business se construit patiemment, en commençant par des racines solides pour ensuite créer des connexions qui se renforcent mutuellement.
Ce qu’il faut éviter
Ne tombe pas dans le piège de la sur-spécialisation, où la peur de te disperser t’enferme dans un domaine trop restreint.
Une niche est importante, mais elle doit être un point de départ, pas une limite.
N’exige pas des résultats immédiats. Les synergies les plus puissantes se construisent sur le long terme, et vouloir aller trop vite peut t’empêcher de bâtir une base solide.
Il s’agit de trouver un bon mix en niche, travail ‘long terme’ et complexification.
Ce qu’il faut absolument faire
1. Consolide d'abord ton activité principale, ta 'vache à lait', pour qu’elle puisse soutenir tout le reste.
2. Teste une synergie à la fois, à petite échelle. Analyse les résultats et affine.
3. Crée des connexions où chaque élément profite aux autres : des clients qui alimentent d’autres projets, des compétences qui servent plusieurs domaines.
4. Laisse le temps faire son œuvre, tout en guidant la croissance
En fin de compte, comme pour une forêt, la force de ton écosystème ne vient pas de la vitesse de sa croissance, mais de la solidité de ses connexions et de sa capacité à se renforcer dans la durée.
Et si tu ne me connais pas, salut, moi c'est Romaric.
Je suis un ex-banquier d’affaires qui a quitté son job pour vivre du web. Aujourd’hui, je vis en écrivant des trucs sur Internet.
Je suis comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.
Le but : me permettre de vivre ma vie plutôt que celle d’un autre.