Les lettres du cercle de Luroma

Ces lettres n'ont qu'un but : t'aider à trouver le courage de vivre ta vie plutôt que celle d'un autre.

Comme toi si tu es là, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Elles sont d’abord un travail d’introspection personnelle où mes pensées se transforment en actions concrètes.


Et j'écris des lettres, pas une newsletter pour pouvoir les donner à mes futurs enfants. Mais je crois qu'elles peuvent aussi t'être utiles.


Lettre #2 - La qualité indispensable pour ne pas être un simple spectateur de sa vie.

Sors de la lâcheté pour être vraiment toi-même.


Quand est-ce que tu as été courageux pour la dernière fois dans ta vie ?

Pour la plupart d’entre nous, c’est difficile de se rappeler car être courageux demande un effort conscient.


La lâcheté = le mode par défaut.


Pourquoi ? Parce qu’il y a souvent une récompense immédiate à faire preuve de lâcheté.

  • Ne pas s’opposer à son supérieur, c’est ne pas prendre le risque de mettre en péril sa carrière.
  • Ne pas accueillir un juif pendant la 2nde Guerre Mondiale, c’est ne pas prendre le risque de subir des représailles de la part des autorités.
  • Ne pas défendre une jeune fille lors d’une agression dans le métro, c’est ne pas prendre le risque d’y laisser sa propre peau.

Être courageux c’est jouer sa peau et prendre des risques MAIS le jeu en vaut la chandelle.


Ce concept de jouer sa peau (être “skin in the game”) est le concept développé par Nassim Taleb dans son livre du même nom. Se montrer courageux c’est jouer sa peau.


Jouer sa peau implique de prendre un risque.


Prendre des risques peut sembler contre intuitif puisque cela va à l’encontre de notre instinct de survie. Mais la nature elle-même a contraint l'homme à prendre des risques en le poussant hors de sa grotte à la recherche de nourriture.


Face au dilemme de mourir de faim en sécurité dans sa grotte ou de braver l'inconnu pour se nourrir, l'Homme a dû faire un choix.


Bien que ce choix ait parfois été lourd de conséquences (beaucoup, notamment des hommes, mourraient lors de la chasse ou étaient tués par d’autres prédateurs), c'est précisément cette capacité à prendre des risques qui a assuré la pérennité de nos ancêtres et, par extension, la nôtre.


On a tous un père et une mère pourtant on a plus de grands-mères que de grands-pères.


La sélection naturelle et sexuelle a permis aux hommes les plus virils de plus se reproduire que les autres et/ou que les hommes morts lors de la session de chasse.


Deux raisons :


1. Pour se reproduire, il faut rester en vie


2. Parmi les survivants, autant choisir celui qui sera plus susceptible de protéger contre les menaces extérieures


Ainsi, aujourd’hui nous avons plus de grands-mères que de grands-pères. Autrement dit plus d’ancêtres féminins que masculins.


En effet, certains hommes pouvaient propager leurs gênes avec plusieurs femmes tandis que certains n’avaient pas ce privilège.


Structurellement d’ailleurs, l’inverse n’aurait pas été possible car une femme peut avoir un nombre limité d’enfants (et seulement tous les 9 mois) mais ça donne une perspective au discours actuel.


A contrario, aujourd’hui, on peut facilement se nourrir sans avoir besoin d’affronter les conséquences de notre lâcheté.


On peut se cacher derrière des dizaines d’excuses pour ne pas avoir à assumer.


Résultat ? 99%+ des gens sont lâches.


Les hommes : plus lâches que les femmes ?

Et c’est d’autant plus le propre de l’homme.


Les hommes : plus lâches que les femmes ?


75% des divorces en France sont initiés par les femmes. Alors faut-il accepter que les femmes soient bien plus courageuses pour arrêter une situation qui ne leur convient pas ?


C’est un grand débat et je pense qu’il est difficile de conclure.


Voilà les pistes de réflexion qu’on pourrait apporter.


Divorcer ça revient à faire face à une situation difficile. Être dans une situation dans laquelle on ne voudrait pas être.


Ça revient à assumer l’échec de notre relation.Et pour cette raison et aussi parce que les hommes ont souvent un niveau de tolérance plus élevé face à une situation désagréable que les femmes, ils privilégient le statu quo.


Ils n’aiment pas leur situation mais ne préfèrent rien changer car ils se disent que ça serait pénible de retrouver quelqu’un.


Attention, je ne suis pas en train de recommander de te séparer d’une personne (ami ou couple) à chaque aléa de la vie.


Mais lorsque tu sens que tu ne t’épanouis plus dans ta relation, pose-toi les questions suivantes :

  • Ai-je que j’ai envie de me battre pour mon couple ou mon amitié et est-ce que je me bats réellement (ou je fais simplement semblant) ?
  • Est-ce que je reste parce que c’est plus confortable d’avoir quelqu’un à la maison ou des amis avec qui passer la soirée ?
  • Suis-je lâche et devrais-je prendre mon courage à deux mains pour arrêter de vivre une relation qui ne me convient plus ?

Et peut-être que tu n’auras pas les réponses à toutes ces questions mais ça t’aidera à avoir des relations choisies dans ton existence.


Repense à ça quand ta copine t’engueulera parce que tu n’as pas fait le ménage.

À un autre niveau, les hommes et les femmes peuvent avoir des conflits dans le couple pour le ménage car les niveaux de tolérance face au chaos ne sont pas les mêmes.


Imagine que ta copine ait un niveau de tolérance de 5 face au désordre et toi un niveau de 6.


Dès qu’on arrive à 5 dans l’échelle du chaos, l’autre va péter un câble et toi tu ne comprendras pas car ton seuil de tolérance n’aura pas été franchi. Ça sera l’inverse si ton seuil était à 4.


Tu peux étendre ce que je viens de te dire à toute relation entre deux personnes : vie de couple, associés dans une société, relation entre collègues.


Le mieux pour sortir du statu quo est de communiquer (être courageux) pour éviter que ces situations arrivent.


Le statu quo = la solution de facilité


On préfère le statu quo car c’est plus simple.


Au pire on se trouve des bras complaisants qui pourraient nous aider à surmonter le manque d’amour qu’on éprouve pour notre femme.


Comment résister à l’air du temps ? Travailler sur ses classiques.


Lorsque tu te retrouveras dans une situation où tu as le choix entre te comporter courageusement ou lâchement, prends toujours la voie difficile et repense à Antigone.


Imagine-toi à sa place sur le point d’être condamnée à mort pour avoir donné une sépulture décente à son frère et désobéi au roi qui avait ordonné qu’on laisse pourrir la dépouille.


Voilà sa réaction :

***Début de l’échange entre Antigone et le roi Créon***

  • Antigone : J'avoue que je l'ai fait, et je ne nie pas l'avoir fait.
  • Créon : Et toi, dis-moi, sans discours, en un mot : Savais-tu que j'avais officiellement interdit de faire cela ?
  • Antigone : Oui : comment aurait-il pu en être autrement ? Elle était claire.
  • Créon : Et tu as osé transgresser mes lois ?
  • Antigone :
    • Je n'allais, pas moi, céder à la crainte qu'inspire un homme, quel qu'il soit, et avoir à en répondre devant les dieux.
    • Je savais qu'il me fallait mourir - comment l'ignorer ? Même si tu n'avais fait aucune proclamation.
    • Pour ma part, subir un tel sort, cela ne représente pour moi aucune souffrance ; mais si j'avais accepté qu'un enfant né de ma mère soit à sa mort, privé de sépulture, c'eût été pour moi une souffrance ; ceci n'en représente aucune.
    • S'il te semble que je commets une folie, il se peut que je sois traitée de folle par un fou.

***Fin de l’échange entre Antigone et le roi Créon***

Le mythe d’Antigone montre ce qu’est le courage.


C’est accepter les conséquences de ses actes pour faire ce qui est juste.


C’est accepter de jouer sa peau pour une cause plus grande que sa vie.


C’est en définitive faire ce qui doit être fait bien que l’issue soit incertaine et risquée.


Antigone a fait passer son sens de la justice quoi qu’en disent les lois et bien qu’elle savait qu’elle serait condamnée à mort.


La lâcheté offre un confort trompeur et uniquement sur le court terme.

Si la récompense immédiate de la lâcheté est une situation de confort immédiate (Antigone aurait pu sauver sa vie), cela te coûte sur le long terme (elle n’aurait pas été en accord avec ses principes).


De la même manière, que fumer une cigarette peut permettre d’évacuer le stress sur le court terme, le cancer est presque inévitable sur le long terme.


Ceux qui arrêtent de se montrer lâches et traversent le Rubicon ont à leur portée un nouveau monde, plein de frayeurs mais également plein d’espoir.


Ils s’aperçoivent qu’il existe un monde où :

  • Les conséquences négatives sont minimes et rares.
  • Le courage est valorisé et ton honnêteté valorisée par certaines personnes.
  • Tu t’aperçois à quel point tu vivais une vie d’hypocrisie.

Le courage, mère de toutes les vertus.

Pourquoi ?


Pour t’expliquer, je prendrai les mots d’Oussama Ammar :

  • C’est facile d’être honnête tant qu’il n’y a rien à gagner à tricher.
  • C’est facile d’être loyal tant qu’il n’y a pas d’intérêt à trahir.
  • C’est facile d’être fidèle tant qu’il n’y a pas de tentation à tromper.

Pourquoi être courageux c’est difficile ?

C’est difficile d’être courageux car c’est la décision inconfortable.


Être courageux c’est prendre des risques.


Ça t’oblige à développer tes cartes, à prendre position. En définitive, ça t’oblige à choisir.


Par exemple, défendre l’enfant martyrisé dans la cour du collège c’est prendre le risque de devenir impopulaire.


C’est également le cas en entreprise lorsque tous les collègues excluent volontairement quelqu’un.


Décider d’être impopulaire c’est difficile car on aime tous au fond de nous être aimé.


L’une des leçons les plus importantes du livre légendaire “Comment se faire des amis ?” est que les gens aiment sentir leur importance.


Être aimé nous aide à nous sentir valorisés et donc importants.


Ton instinct grégaire te pousse à être un lâche.

Ainsi aller à l’encontre de la majorité c’est prendre le risque d’être rejeté (et par le passé ça signifiait la mort) et donc ça demande beaucoup de courage.


De la même manière, changer les lignes demande beaucoup de courage car cela implique d’arrêter le statu quo et de simplement ce qui doit être fait, c’est avancer dans un sens alors que la masse avance de l’autre sens.


Du coup ça nécessite de s’exclure de la masse pour éviter qu’être ramené dans le troupeau.


La masse te retire toujours vers elle (quoi de plus difficile que d’accepter que quelqu’un progresse plus que soi).


Mais je compte dédier une lettre entière au sujet de la toxicité de l’entourage.


Avant de m’arrêter là pour aujourd’hui, cher enfant, je me dois de te parler d’un autre problème dont on ne parle pas assez : le mensonge.


Mentir, une solution de facilité pour les lâches.

Le mensonge est plus confortable à court terme que la vérité car il permet de se sortir d’une situation compliquée sans avoir à faire le sacrifice que la vérité implique.


Imagine-toi à un rendez-vous avec une fille

Elle


Lors de ce rendez-vous, l'attirance que tu ressens pour elle est indéniable.


Elle est d'une beauté éclatante, attentive à son apparence et à sa forme physique.


Professionnellement, elle s'épanouit dans un travail gratifiant.


Objectivement, elle a tout pour elle.

Toi


Face à elle, tu ne peux t'empêcher de te sentir en décalage.


Ces derniers mois, tu sais que tu t’es laissé aller. Cette négligence s'est répercutée sur ton travail, où tu as perdu en rigueur, on ne te confie plus les meilleurs dossiers.


Tu bois de plus en plus, ton sommeil est devenu irrégulier et insuffisant.


Dans tes moments de solitude, tu cherches du réconfort en regardant des vidéos de motivation sur Instagram, espérant trouver l'inspiration pour te remettre sur le bon chemin.


Pourtant bien décidé à la ramener chez toi, tu décides d’embellir ta réalité. Tu lui racontes le projet que tu as en tête depuis des années mais que tu n’as pas commencé.


Tu lui expliques que tu n’aimes pas ton travail mais que tu écris en parallèle une pièce de théâtre. Tu omets de dire que tu ne l’as pas commencée.


Sincèrement intéressée, elle t’écoute raconter ton projet. Et c’est vrai que tu en parles bien même si tout ça reste des belles paroles.


Finalement, l’alcool aidant, tu lui expliques tous les trucs que tu vas faire (dans le futur) et tu finis par la ramener chez toi.

Vous couchez ensemble et vous commencez à vous voir régulièrement.


Le problème c’est que les semaines passent et tu n’as toujours pas commencé à écrire ta pièce donc tu continues de mentir.


Un mensonge permettant de te sauver d’un autre mensonge.


Tu commences à vivre dans un rêve, une réalité qui n’est pas la tienne. Tu n’as pas d’autres choix que mentir pour t’en sortir.


Bien entendu, tu sais qu’elle finira par tout découvrir mais tu ne peux pas te résigner à lui la vérité car ça marquerait un coup dans votre relation.


Elle serait forcément déçue.


Pourtant c’est nié une évidence : elle n’est pas tombée amoureuse de toi mais du mensonge que tu as créé autour de ta personne.


Elle aime ta version idéalisée et pour ne pas la perdre, tu dois continuer d’être lâche.


Le mensonge te rend lâche à deux niveaux :


1. Lâche car tu n’affrontes pas la vérité et la réalité telles qu’elles sont.


2. Lâche car cela te permet d’obtenir des choses que tu ne devrais pas obtenir.


Mentir te condamne.

Le vrai problème c’est que ça bloque ta progression et t’empêche de devenir qui tu pourrais être.


Rappelle-toi dans ma lettre sur la pente ascendante, je t’expliquais à quel point c’était important de rester sur la pente ascendante car ton état émotionnel en dépend.


Et si tu peux mentir aux autres, on ne peut pas se mentir à soi-même.


L’honnêteté est toujours la solution.


C’est certes toujours plus difficile d’être honnête et de dire la vérité car ça demande beaucoup de courage mais ça te permet de progresser.


Et le courage est le cœur du sujet de cette lettre.


Pour terminer pour aujourd’hui, j’aimerais t’amener à réfléchir à la question suivante :


T’es-tu déjà demandé pourquoi les héros sont souvent soit célibataire, sans enfant et sans famille proche (James Bond, Lucky Luke) soit leurs parents meurent au début de l’histoire (Harry Potter, Le Roi Lion, Bambi, Tarzan) ?


Nassim Taleb a une théorie concernant les héros solitaires.


Il explique dans sa série de livres sur le risque Incerto que célibataire et sans famille, tu ne fais courir des risques qu’à toi et par conséquent, il est plus facile d’en prendre.


Et il va même plus loin en expliquant que les entreprises ont tout intérêt à embaucher des bons pères de famille avec une maison à crédit car ils sont pris au piège dans la Rat Race (concept qu’on développera dans une autre lettre).


Concernant les parents qui meurent au début des histoires, c’est parce que les parents veulent protéger leurs enfants et ne les laisseraient pas prendre de risques.


Penses-tu que les parents d’Harry Potter accepteraient qu’il affronte Lord Voldemort ? Probablement pas.


Et pour cette raison, bien qu’on veuille tous croire que pendant la 2nde Guerre Mondiale, nous aurions choisi la résistance, on peut sincèrement en douter car rares sont ceux qui n’ont rien à perdre et peuvent sans hésiter se montrer assez courageux.


Que peux-tu en conclure ?

Mon conseil est de te montrer courageux mais qu’en fonction des décisions personnelles que tu prendras, cela sera plus ou moins facile de prendre des risques et de se montrer courageux.


Ne choisis pas la facilité, assume le rôle qui t’advient et prends tes responsabilités même quand ce n’est pas facile.


Se montrer courageux te permettra d’avoir une vie épanouissante.


Plus important, ça te permettra de vivre ta propre vie, pas une vie médiocre (en se montrant lâche) ou une fausse vie idéalisée (en mentant aux autres et à toi-même).


Et si tu veux réellement vivre ta vie plutôt que celle d’un autre tu n’auras pas le choix.


Alors cher enfant, ne mens pas, ne sois pas lâche, prends des risques et montre-toi courageux.


Et si tu ne me connais pas, salut, moi c'est Romaric.


Je suis un ex-banquier d’affaires qui a quitté son job pour vivre du web. Aujourd’hui, je vis en écrivant des trucs sur Internet.


Je suis comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Le but : me permettre de vivre ma vie plutôt que celle d’un autre.