Les lettres du cercle de Luroma
Ces lettres n'ont qu'un but : t'aider à trouver le courage de vivre ta vie plutôt que celle d'un autre.
Comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.
Elles sont d’abord un travail d’introspection personnelle où mes pensées se transforment en actions concrètes.
Et j'écris des lettres, pas une newsletter pour pouvoir les donner à mes futurs enfants. Mais je crois qu'elles peuvent aussi t'être utiles.
Lettre #11 - Aie du goût, arrête avec le minimalisme.
Développe une identité propre plutôt que de faire comme tout le monde.
Parlons d’identité.
Ton identité t’est propre et tu peux la façonner.
Commençons par un défi.
Il s’agit de Bangkok.
Oui je sais, ce n’était pas dans les propositions.
Mais plutôt que d’être mauvais perdant, faisons un autre jeu.
Dis-moi de quelle région viennent les villes suivantes :
Si tu as répondu, Asie, Europe et Moyen-Orient alors tu as fait un sans-faute.
L’uniformisation des villes modernes, un rappel constant du manque de caractère de nos sociétés modernes.
Un constat insupportable pour les amoureux de l’architecture : les villes, les intérieurs (décoration) des appartements, des extérieurs tendent à s’uniformiser à mesure que les échanges internationaux se multiplient.
Et avec l’uniformisation, l’identité propre tend à disparaître.
Triste conséquence d’une mondialisation qui tend à privilégier une consommation de masse uniformisée plutôt qu’un objet unique ou rare avec une identité qui permet d’avoir un caractère.
Le XIXè siècle, le siècle des mélanges sans identité.
Si l’on revient à la photo de Bangkok, cela illustre un phénomène global : l'uniformisation des grandes villes.
On pourrait à quelques exemptions près, ne pas faire la différence entre Bangkok et Kampa Lampur, entre Dubaï et Tokyo, Melbourne et Pékin, NYC et la City de Londres, etc. Bref tu as compris l’idée.
Ainsi, pour une espèce qui n’a jamais été mobile, toutes les villes se ressemblent.
Mais plus aucune n’a d’âme ce qui les rend froides et impersonnelles.
À aucun autre moment de notre histoire, nous avons autant ressemblé à nos semblables tout en étant aussi déchiré les uns les autres.
La question de l'immigration et de sa régulation n'a jamais été aussi prédominante.
Et le paradoxe c’est que nos habitats ne se sont jamais autant ressemblé. L’intérieur des maisons n’a jamais été uniforme.
Comment c’est possible ? Grâce au fléau de notre siècle : le minimalisme.
Nous avons jamais autant eu la volonté de suppression des détails. Par le minimalisme.
En voici quelques exemples en image :
Les lampadaires
Les rambardes d’escaliers
Les boîtes aux lettres
Les portails
Or les détails font toute la différence.
C’est ce qui vous donne votre charme.
Prenons l'exemple de Paris, une ville qui éveille les rêves et la fascination à travers le monde.
Sa renommée n'est pas un hasard ; elle provient de son architecture emblématique, instantanément reconnaissable et profondément ancrée dans l'imaginaire collectif.
D’ailleurs les gens qui s’imaginent une ville asiatique pensent à une maison aux toitures courbées, des portes coulissantes.
Pourtant les villes chinoises s’en éloignent de plus en plus pour ressembler à une nouvelle NYC, une de plus.
Le tourisme l’a bien compris. Tu ne voyages pas pour admirer un immeuble en verre immonde et tellement commun.
La modernité veut l’uniformisation mais les gens cherchent autre chose Le constat : les tourismes viennent voir les bâtiments anciens, les monuments avec le charme d’antan.
On retrouve les chinois sur l’Arc de Triomphe, au Louvre ou devant le Panthéon.
Bref, devant des bâtiments construits il y a plus d’un siècle.
La conclusion est sans appel.
Nous n’avons rien produit de beau depuis des décennies.
Désolé mais Le Corbusier avec son Plan Voisin c’est loin d'être une réussite esthétique.
Et c’est un euphémisme. En fait, c’est juste disgracieux, laid, horrible.
Si Paris avait ressemblé à ça, personne ne viendrait la visiter.
(Projet Plan Voisin)
Vous vous dites, que ça n’aurait pas pu arriver à Paris.
Pourtant, l’un de ses projets était de raser des immeubles Haussmanniens pour y mettre des tours.
Voilà à quoi ça aurait pu ressembler.
Voilà à quoi ça ressemble.
Prolongeons le raisonnement.
Ta singularité, ces petits détails qui te rendent unique, est ce qui fait que tu es irremplaçable.
Ta copine n’est unique que parce qu’elle a ce grain de beauté, placé à tel endroit sur le pied.
Tu pourrais reconnaître ton père simplement à sa façon de marcher.
Imagine si une machine enlevait tous les détails d’un visage pour répondre à un critère objectif de beauté.
Très vite la vie serait morose.
Il n’existe des gens beaux que parce qu’il y a des moches.
Si l’on gomme toutes les aspérités, il n’existe plus qu’une armée de clones indifférenciables.
La mythologie grecque l’avait compris. Elle a créé des Dieux aux défauts humains.
Contrairement aux autres religions et aux autres croyances, la mythologie grecque est la seule où l’on peut trouver des passionnés.
Il n’y a pas de passionnés de la religion chrétienne, il y a des croyants ou des non-croyants. Par contre, il existe des centaines de passionnés de la mythologie grecque.
Et c’est grandement dû à notre capacité à s’identifier aux Dieux et héros grecs.
Il y a des beaux, des moches, des jaloux, des colériques, des voleurs, des trompeurs.
Zeus trompe sa femme Hera, Hermès vole les troupeaux de son frère. Hera est jalouse. Aphrodite trompe son mari.
Bref vous avez compris.
La fascination pour les Dieux et héros antiques n’est pas dénuée d’ambiguïté.
Si l’Antiquité fait rêver, c’est aussi parce que ce n’est pas un monde vraiment « politiquement correct » : guerre, impérialisme et assassinats n’y sont que rarement condamnés.
Texte
L’uniformité rend le monde fade et chiant. Lisse.
Aujourd’hui, à contrario, on veut combler les différences, les rendre insignifiantes.
Faire en sorte que tout le monde se ressemble.
Les exemples sont multiples : politiques de discrimination positives, faire des hommes des femmes, faire des femmes des hommes, faire des Asiatiques des Occidentaux.
On passe notre temps à nous raconter le mensonge que tout est culturel.
Qu’il faut déconstruire. Qu’il faut éradiquer la masculinité toxique.
Le minimalisme te tue. Le minimaliste c’est la mort de l’âme.
Le minimalisme, c’est accepter que tu n’as pas de personnalité.
Que les autres choisissent pour toi. C’est renoncer à avoir du goût.
Se conformer aveuglément aux normes établies.
Cela signifie accepter un intérieur dicté par des géants de l'ameublement comme Ikea, Maison du Monde ou Habitat, qui reproduisent leurs créations en série de milliers d’exemplaires.
Pourquoi lutter ?
Il faut lutter pour se démarquer.
Les différences sont notre particularité.
Accepter qu’on définisse ce qui est bon pour vous ou pas, c’est renoncer à vivre votre vie plutôt que celle d’un autre.
En prenant position et en affirmant nos identités uniques, nous apprenons à valoriser nos qualités et nos expériences.
Cette affirmation de soi contribue à une meilleure estime de soi et à une plus grande assurance dans nos interactions sociales et professionnelles.
Alors comment faire dans la pratique ?
Résiste à la tentation de suivre le troupeau. C’est ne pas accepter qu’on supprime les détails.
Refuse l'uniformité, commence par personnaliser ton chez-toi.
Si chaque personne retrouve un peu d’âme, apporte sa touche personnelle, alors les villes regagneront leur caractère.
Crée, travaille de tes mains. Préfère les meubles authentiques à ceux d'IKEA : ponce, peins, personnalise.
Trouve-toi par exemple une belle bibliothèque.
Puis mets quelques centaines d’euros pour acheter des beaux livres plutôt que des éditions jetables de poche.
Bref, travaille tes différences.
Cultive ce qui te rend unique, et cela commence chez toi.
C’est le premier pas vers l’affirmation de soi, vers plus de caractère.
Ce qu’il faut retenir
Le minimalisme est un glissement vers une uniformisation qui efface le caractère.
Or, affirmer son caractère, c'est revendiquer sa singularité dans le monde, valoriser ses différences plutôt que de se fondre dans la masse.
C’est dire au monde : « Je suis unique. Je vais créer quelque chose d’unique. » C’est laisser une trace.
Les artisans, devenus artistes, ont rendu nos villes uniques, marquées par la beauté et l'originalité.
C'est pourquoi aujourd'hui, les touristes affluent pour visiter Paris, South Kensington à Londres, ou les villes traditionnelles de Chine et du Japon.
Ce qu’il faut faire
Fais des choix audacieux, même s'ils sont à contre-courant.
Tes détails uniques te définissent et font ton charme. Ils font toute ta différence. Valorise ton unicité et lutte pour ce qui est beau et original.
Crée ou choisis des meubles qui donnent du caractère à ton intérieur, loin des standards d'Ikea.
Entoure-toi d'objets d'art qui créent une ambiance unique.
Résiste à l'uniformisation qui efface les particularités. Arrêter le minimalisme, c’est le premier pas vers plus de caractère et de courage.
C’est être l’homme qui marque le monde plutôt qu’une serpillière sur laquelle on s’essuie les pieds. Sois celui qui laisse une empreinte, pas une ombre parmi la foule.
Le choix est entre tes mains, feras-tu le bon ?
Et si tu ne me connais pas, salut, moi c'est Romaric.
Je suis un ex-banquier d’affaires qui a quitté son job pour vivre du web. Aujourd’hui, je vis en écrivant des trucs sur Internet.
Je suis comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.
Le but : me permettre de vivre ma vie plutôt que celle d’un autre.