Les lettres du cercle de Luroma

Ces lettres n'ont qu'un but : t'aider à trouver le courage de vivre ta vie plutôt que celle d'un autre.

Comme toi si tu es là, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Elles sont d’abord un travail d’introspection personnelle où mes pensées se transforment en actions concrètes.


Et j'écris des lettres, pas une newsletter pour pouvoir les donner à mes futurs enfants. Mais je crois qu'elles peuvent aussi t'être utiles.


Lettre #16 - Arrêter de vouloir se faire des amis à tout prix.

Si tu ne fais pas attention au type de relation, tu pourrais bien avoir des problèmes …


Je vais te donner une technique pour ne plus jamais te faire réinviter chez ta belle-mère.


Je te préviens, tu risques d’énerver ta copine aussi et pas sûr que ta relation survive.


Mais la technique fonctionne, elle est radicale.


Fais-toi inviter à déjeuner un dimanche midi chez ta belle-mère avec ta copine, ses frères et sœurs.


Fais en sorte que ta belle-mère cuisine son plat préféré, celui qu’elle sait le mieux faire et pour lequel tout le monde lui fait des compliments.


Tu te montres parfait. Tu souris, tu parles à tout le monde. Tu joues au parfait gendre.


Puis quand vous finissez le dessert, tu te lèves.


Tu vas dans ton manteau, tu récupères ton portefeuille et là tu sors 2 billets de 50€ et tu les tends à ta belle-mère devant tout le monde en disant : “C’était délicieux Brigitte, merci beaucoup pour le repas.”


Normalement après ça, tu l’auras tellement vexée en laissant entendre que son hospitalité pourrait être récompensée par de l'argent qu’elle n’aura plus jamais envie de t’inviter le dimanche chez elle.


Tu seras peinard, tu pourras retourner gâcher ta vie à regarder des shorts sur les réseaux sociaux.


Et si tu es malin, tu viens de comprendre par cette histoire que toutes les relations ne sont pas monétaires, que l'argent ne peut acheter ce qui est offert avec amour et générosité.


Distinguer deux types de relation qui ne doivent pas se mélanger.

Les normes sociales sont basées sur des relations personnelles, des échanges de faveurs, et des attentes sociales.


Tu l’auras compris c’est le type de relation que tu entretiens avec ta belle-mère.


C’est tous les petits services qu’on se rend entre proches : changer une roue, aider pour un déménagement, apporter un conseil à nos amis, inviter quelqu’un à dîner, tenir la porte à sa copine, venir chercher un ami chez lui en voiture, etc.


Et c’est pour cette raison que ta belle-mère n’attend aucune rémunération pour ce repas.


Lorsque tu lui proposes une rémunération, tu transformes l’échange social en échange monétaire.


Tu transformes la relation.


Ces relations sont liées à notre besoin d’appartenance qui nous pousse à vouloir être aimé, estimé des autres et appartenir à un groupe ou à une communauté.


Nota bene: Si tu ne connais pas les besoins, je fais référence aux besoins de la pyramide de Maslow.


On distingue 5 besoins fondamentaux :

1. Besoin physiologique


2. Besoin de sécurité


3. Besoin d’appartenance


4. Besoin d’estime


5. Besoin de s’accomplir

La conclusion c’est qu’on ne paie pas sa belle-mère pour un repas le dimanche midi, on ne donne pas 10€ pour qu’un pote t’aide à déplacer ton canapé.


2. Les relations basées sur les normes de marché


​​À l’opposé du spectre, les normes de marché. Elles sont régies par des transactions monétaires et des contrats : loyer, salaire, achats, intérêts.


Dans le marché, l’argent est roi.


C’est l’expression : Tu en as pour ton argent.


C’est un monde extrêmement codifié et il y a échange monétaire contre un bien ou un service.


Par exemple, lorsque tu loues un appartement, tu as l’échange suivant : accès à un appartement (le service) contre le paiement d’un loyer (l’échange monétaire).


Mélanger les deux types de relation te mène droit dans le mur.

Imagine-toi en train de travailler en tant qu’avocat pour ta sœur.


Tu travailles dur, tu fais en sorte de gagner son affaire et il se trouve que tu ne comptes pas tes heures.


L’affaire avance bien mais tu ne reçois aucune reconnaissance.


Tu ne dis rien, tu continues et après des semaines voire des mois de travail acharnés, elle obtient gain de cause.


Ta sœur gagne son affaire et empoche 50 000€, un petit pactole.


Elle ne te fait toujours pas preuve de reconnaissance alors tu commets l’irréparable.


Tu lui dis qu’au vu de toutes les heures que tu as travaillées pour elle et de l’argent qu’elle a empoché, tu devrais être payé entre 5 à 10 000€ normalement.


Et là, la relation avec ta sœur se brouille à cause de cette histoire.


Elle se met à penser que tu n’es intéressé que par l’argent, que tu es quelqu’un de froid, sans cœur.


Pourquoi ? Car tu as mélangé les relations sociales avec les relations de marché.


Même si ta sœur n'est pas reconnaissante, il s’agit d’une relation sociale.


Du coup, l’argent n’a pas lieu d’être dans cette relation.


Inclure l’argent dans la relation sociale, conduit à mélanger les deux types de relation alors que les deux doivent rester strictement séparés.


En fait, lorsqu’il n'y a pas eu de faute commise par l’une des deux personnes, la majorité des problèmes qui pourraient t’arriver dans tes relations, viennent de la mauvaise définition de ta relation.


Quand un de tes clients décide d’aller voir la concurrence, si tu sais qu’il s’agit d’une relation purement monétaire, alors tu ne te sens pas trahi ou lésé.


C’est la même chose sur les réseaux sociaux.


Si tu comprends que :

  • Les gens qui regardent tes vidéos ne sont pas tes amis ;
  • Et donc ne sont pas tenus par un engagement moral ou social envers toi qui les obligeraient à regarder tes vidéos ;

Alors tu t’attaches à réellement faire des vidéos qui captent et retiennent leur attention.


Les vrais problèmes arrivent quand on veut faire copain/copain alors qu’il s’agit d’une relation monétaire ou inversement payer lorsqu’il s’agit d’une relation sociale.


Lorsque les entreprises mettent des normes sociales dans les relations professionnelles.

Historiquement, dans les environnements industriels, la relation entre employeur et employé était principalement transactionnelle : tu pointais, travaillais, et étais rémunéré en conséquence.


La frontière entre vie professionnelle et vie privée était nettement définie.


Aujourd’hui, la relation est moins claire car les entreprises ont mis des normes sociales dans leur relation avec leurs salariés.


De cette façon, en donnant un téléphone et un ordinateur professionnels, les entreprises espèrent que les salariés penseront à leur travail même rentré à la maison. Pourquoi pas.


Mais alors dans ce cas, les salariés doivent pouvoir attendre de la réciprocité.


En tant de crises ou de maladie, les salariés doivent pouvoir attendre d’être soutenus par leur entreprise dans ces moments difficiles.


Les entreprises qui choisissent cette voie doivent donc s’attendre aux côtés positifs et négatifs des transactions répondant aux normes sociales.


Obtenir le meilleur des deux mondes n'existe pas dans les relations.


Ainsi, les entreprises qui réduisent les avantages qu’elles donnent aux salariés, suppriment le bonus d’une personne qui a eu un arrêt maladie pendant quelques mois sur une année, etc. ne doivent pas s’attendre à de la fidélité de la part de leurs salariés quand ceux-ci reçoivent une meilleure offre de la part d’une entreprise concurrente.


Quelle est mon expérience personnelle concernant ce problème de catégorisation de relation ?

1. Être copain/copain avec tes locataires


Lorsqu’on a commencé à investir dans l’immobilier avec mon associé, on a décidé de faire de la colocation.


C’était le meilleur moyen pour rentabiliser nos appartements.


On avait des étudiantes qui étaient principalement élèves dans l’école d’infirmière juste à côté de l’appartement.


J’avais 24 ans et elles en avaient 21 ans. Naturellement, j'ai adopté une approche amicale, une erreur que je ne tarderais pas à regretter.


Ça n’a été qu’une suite de problèmes.


Sans le savoir, j’avais instauré des normes sociales dans une relation qui aurait dû rester uniquement monétaire.


Les locataires ont commencé à m’écrire à n’importe quelle heure, parfois à 2h du matin juste pour me dire qu’elles n’arrivaient pas à allumer le chauffage.


J’étais devenu son « grand frère ».


J’ai dû leur faire des process pour tourner les valves des radiateurs …


Les demandes étaient nombreuses : On n’a pas de cousins sur le canapé, on n’a pas de mugs, on voudrait un aspirateur balai, etc. Bref, la colocation « d’adulescents », c’est vite devenu un enfer, à tel point que ça remettait en cause la colocation.


Mais c’était trop tard.


Quelques semaines plus tard, on a reçu la note de chauffage, à 400€ puis le mois suivant 600€.


Pourquoi ? Car elles ne fermaient pas les fenêtres de la salle de bains.


Mais quand il a fallu demander une régulation, elles ont vécu ça comme une rupture dans les relations sociales.


Alors qu’on pensait avoir le meilleur des deux mondes, on a eu le pire.


(i) Les emmerdes des relations sociales et (ii) Les problèmes de paiement et de récupération des régulations des propriétaires.


En fait, les gens jouent dans leur propre intérêt et se montrer gentil avec tes locataires, ce n’est pas ni utile ni ce qu’on attend de toi en tant que propriétaire.


L’avantage c’est que nous avons été vaccinés.


Leçon apprise : Tes clients ne sont pas tes potes.


2. Être pote avec ton boss


La deuxième situation, je l’ai vécue très récemment lorsque j’ai voulu quitter mon job bon ami avec mon équipe et plus spécifiquement mon boss.


J'avais décidé de quitter mon poste avant la période de bonus, persuadé que ma contribution significative à l'entreprise (l’année la plus lucrative de ma carrière) mériterait une reconnaissance sous forme d'une part anticipée de mon bonus.


On s’entendait bien, on allait régulièrement déjeuner et on avait des conversations que je trouvais honnêtes et transparentes.


Bref, nous jouions sur les deux tableaux des relations.


Et puis j’ai vu mon boss retourner sa veste lâchement avec moi.


Il s’est rangé derrière la direction et n’a pas pris ma défense.


Je l’ai très mal pris car j’avais tout donné pour lui pendant 4 ans.


Mais je l’ai vécu comme une affaire personnelle au vu de la relation.


Et c’était une erreur.


Leçon apprise : Lorsque les intérêts deviennent divergents, il ne faut pas espérer qu’on te fasse de cadeaux. Les alliés de toujours deviendront ennemis.


Les gens jouent dans leur intérêt. Dis-toi que c’est normal car on ferait peut-être pareil.


Pourquoi c’est si difficile ?

Encore une fois, si on revient à la pyramide de Maslow, on a tous envie d’appartenir à une communauté et d’être aimé.


Pour cette raison, je crois qu’on fait notre possible pour être ami/ami avec les autres dans un espoir vain que les gens ne nous critiqueront pas, nous aimeront.


Mais ça ne marche pas, c’est forcément voué à l’échec.


Des gens ne t’aimeront pas et des relations doivent rester dans la sphère professionnelle comme certaines relations avec tes proches ne doivent pas mêler d’argent.


Le but est de faire en sorte de bien séparer les types de relation que tu entretiens pour ne pas mener aux échecs des deux types de relation.


Comment faire dans la pratique ?

1. Identifier dans quel type de relation tu te trouves


C’est forcément la 1ère étape pour séparer tes types de relation.


La résolution d’un problème passe par accepter qu’on ait un problème.


Pour savoir dans quel type de relation, suis l’argent. S’il n’y a pas d’argent dans la relation, c’est une relation fondée sur les normes sociales.


À l’inverse, dès qu’il y a échange monétaire c’est que c’est une relation fondée sur les normes de marché.


Et ça commence dès 1€.


Regarde, si tu demandes de l’aide à un inconnu dans la rue pour t’aider à changer ta roue de voiture, il le fera avec plaisir tant qu’il n’est pas payé.


Mais il refusera instantanément si tu lui offres quelques euros pour le faire.


Il n’est pas mécanicien et n’est pas là pour recevoir quelques pièces comme un mendiant.


Parfois, une relation qui aurait dû être fondée sur les échanges monétaires peut se retrouver transformée lorsque tu n’acceptes pas de paiement.


Et donner 1€ à un proche, peut transformer le type d’échange en échanges monétaires.


2. Arrête de vouloir être gentil ou être copain avec tout le monde.


Une fois que tu as qualifié tes types de relation, il est important de comprendre que tu ne peux pas avoir des relations fondées sur les normes sociales avec tout le monde.


Et que parfois l’échange monétaire est préférable.


Ne fais pas ami/ami avec tes clients, ça finit presque toujours mal.


La seule interrogation ce sont les relations perso-pro : tes associés, tes futurs associés mais qui sont actuellement tes amis, tes salariés, etc.


Je pense que ça doit être au cas par cas.


Mais je crois que si tu dois choisir entre rester amis ou devenir associés, choisis de rester ami.


Un ami fidèle vaudra toujours plus qu’un associé.


3. Mets-toi des barrières à ne pas franchir dans tes relations.


Dans les relations pros, certaines personnes voudront ou forceront pour rentrer dans ta vie privée.


Tu as le droit à la vie privée et ça vaut aussi pour l'État.


Et si un jour, quelqu’un te demande pourquoi tu tiens tant à ta vie privée si tu n’as rien à cacher réponds-lui ça :

Dire que le droit à la vie privée n’est pas utile si on n’a rien à cacher c’est comme dire que la liberté d’expression n’est pas utile puisqu’on n’a rien à dire d’intéressant.

N’hésite donc pas à dire à ton boss que tu n’as pas envie d’avoir une relation perso-pro avec lui et que tu es satisfait de la relation professionnelle que tu as.


La relation est d’abord monétaire et tu as le droit d’en rester là.


Pour tes proches, je te donnerai un conseil : ne fais jamais de business avec la famille.


C’est souvent inutilement compliqué et peut créer des conflits là où il ne devrait pas y en avoir.


Et le plus gros piège c’est de le faire avec ta meuf.


C’est terrible car tu vas devoir manager à la fois ta relation pro mais tu te retrouveras à ne pas dire les choses qui ne vont pas pour gérer ta relation personnelle.


Être trop honnête, c’est prendre le risque de repartir la fleur au fusil.


4. Agis en conséquence


Agis et réagis en fonction du type de relation dont il s’agit.


Si tu es dans une relation monétaire, alors c’est l’argent qui prime sur le reste.


C’est un service ou un bien contre de l’argent. Point final.


S’il s’agit d’une relation sociale, alors les dynamiques ne sont pas monétaires et doivent répondre à des actes désintéressés d’un point de vue financier.


Attention : tu ne peux pas profiter du meilleur des deux mondes. Si tu as choisi avec tes clients d’être en relation sociale avec tes clients (moi avec mes locataires), alors tu ne peux pas les faire payer comme dans les relations de marché quand ça t’arrange (par exemple moi qui ferais payer des indemnités de retard à mes locataires s’ils paient en retard car ça ne se fait pas entre amis).


Si tu choisis une voie (un type de relation), tu t’y tiens. Tu agis en conséquence.


La frontière doit être claire et définie.


Agir ainsi c’est avoir la meilleure chance de succès de la relation.


Ce qu’il faut retenir et éviter

Tes relations peuvent être décomposées en deux types : (i) sociale ou (ii) monétaire.


Le savoir t’évitera bien plus de problèmes que tu ne le crois.


Mélanger les deux types de connexion te mène droit à l’échec de tes relations.


On a tous envie de faire partie d’une communauté et d’en être aimé. Mais on ne peut pas gratter l’amitié. Vouloir faire ami/ami avec de l’argent en jeu, c’est prendre le risque d’être déçu, d’être trahi.


Alors qu’il s’agit d’une relation monétaire, pas besoin de jouer au gentil, à l’ami. À l’inverse, lorsqu’il s’agit d’une relation sociale, n’introduis surtout pas d’argent car conduit à transformer la relation entre amis.


Repenses-y quand tu en auras marre de payer pour tes rencards. Si tu amènes le sujet de l’argent sur la table, elle pétera son câble. Tu transformeras ta relation sociale en conflit social.


Un dîner payé mérite au moins un baiser ? Même si tu le penses, retiens-toi de le déclarer. C’est le chemin le plus court pour ne pas trouver l’amour.


Le seul cas où tu as le droit c’est lorsque tu voudras éviter le déjeuner du dimanche midi avec ta belle-mère Sylvie.


Bref, tu as compris l’idée, je te laisse avec tes pensées !


À très vite, Romaric


Et si tu ne me connais pas, salut, moi c'est Romaric.


Je suis un ex-banquier d’affaires qui a quitté son job pour vivre du web. Aujourd’hui, je vis en écrivant des trucs sur Internet.


Je suis comme toi, je cherche à progresser et je documente mon chemin, mes réflexions et ce que je mets en place dans ma vie à travers mes lettres.


Le but : me permettre de vivre ma vie plutôt que celle d’un autre.